
Restauration écologique d'un tronçon de la rivière du Bois-Blanc
Objectif
Initier le rétablissement de la qualité des habitats aquatiques et riverains et diminuer la quantité de sédiments qui se décroche des berges de la rivière du Bois-Blanc afin d’amoindrir la charge sédimentaire au fleuve Saint-Laurent.
Résumé
Phase 1
De 2017 à 2022, AGIR Maskinongé a coordonné un projet collectif en agroenvironnement dans le bassin versant de la rivière du Bois-Blanc. L’objectif de ce dernier était de réduire la pollution diffuse et l’érosion d’origine agricole par l’adoption de pratiques agroenvironnementales par les entreprises agricoles dans le bassin versant de la rivière du Bois-Blanc. Au fil des discussions avec les entreprises agricoles du territoire, la rivière du Bois-Blanc ressortait à plusieurs reprises comme étant problématique. Les entreprises agricoles ont mentionné des décrochements de berges à de nombreux endroits. Ils souhaitaient être partie prenante pour trouver des solutions afin de limiter les processus d’érosion de la rivière.
Le projet de restauration écologique d'un tronçon de la rivière du Bois-Blanc consiste à l’élaboration de plans de restauration et d’acquisition de connaissances dans le but de réaliser, dans un deuxième temps, des interventions sur la rivière. AGIR Maskinongé, en collaboration avec différents partenaires, a réalisé une étude de faisabilité visant à restaurer le littoral et les rives d’un tronçon de 3,5 km de la rivière du Bois-Blanc à Maskinongé. En 2021, une caractérisation complète de la zone d’étude a été effectuée (acquisition des données existantes, photo-interprétation et cartographie, délimitation de la limite du littoral, inventaire floristique et faunique, relevé des foyers d’érosion). En 2022, des plans de restauration comprenant différents concepts d’aménagements expérimentaux ont été proposés aux entreprises agricoles du territoire. Plusieurs interventions y sont présentées pour ralentir les processus d’érosion aux endroits ciblés en fonction du milieu : replat végétalisé et respect de la bande riveraine réglementaire, adoucissement du talus, stabilisation par lits de plants et plançons, stabilisation par boutures de saule et stabilisation par plantation en haut de talus. Cette approche intermédiaire par génie végétal permettra d’améliorer l’écosystème en plus de stabiliser les talus aux endroits ciblés.
Phase 2
La seconde phase consistait à la réalisation de travaux en vue d’atteindre les objectifs initiaux de ce projet. Pour ce faire, nous avons déposé une demande d’autorisation ministérielle à l'automne 2023. De plus, une station hydrométrique mesurant en continu certains paramètres physico-chimiques ainsi que le débit et les hauteurs de l'eau a été installée. Les données recueillies ont servi à confirmer les concepts d'aménagements.
Les travaux ont débuté en août 2024. La première étape consistait à débroussailler les érables à Giguère présents sur le talus afin de permettre aux espèces indigènes et adaptées au milieu de coloniser ces habitats, de diminuer la charge sédimentaire du cours d’eau et d’augmenter la biodiversité. En effet, cette espèce introduite et envahissante, avec ses branches cassantes, favorise l’érosion des berges de la rivière. La deuxième étape était l’aménagement des bandes riveraines arbustives en replat du talus. Ce sont cinq espèces d’arbustes qui ont été plantées : aronie à fruits noirs, physocarpe à feuille d’obier, sureau du Canada, viorne trilobée et saule satiné. La troisième et dernière étape consistait en la stabilisation du littoral par phytotechnologies. Dans ce contexte agricole, nous avons expérimenté deux techniques de phytotechnologies : stabilisation par lits de plants et plançons et stabilisation par boutures de saule. Le rôle de ces aménagements est de limiter le phénomène d’érosion via l’implantation d’une végétation pérenne et d’améliorer l’écosystème riverain et la qualité de l’eau.
Voici, en chiffres, les résultats obtenus :
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6,9 km de rives débroussaillés là où il y avait présence d’érables à Giguère
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6,6 km de bandes riveraines arbustives plantées en replat de talus sur du paillis biodégradable, représentant une superficie de 19 800 m2
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1 223 m² de phytotechnologies aménagées par boutures de saules et de cornouillers en littoral et en rive
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791 m² de phytotechnologies aménagées par lit de plants et plançons en littoral et en rive
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Près de 12 500 arbustes indigènes plantés au total de 7 espèces différentes
Le succès de ce projet repose sur la volonté du milieu agricole de contribuer activement à la santé des écosystèmes. Il illustre à merveille que l’écologie et l’agriculture ne sont pas opposées, mais complémentaires.
Pour les cinq (5) années suivant la réalisation des travaux, un programme de suivi environnemental et expérimental sera réalisé afin d’obtenir un portrait global de la performance des aménagements. La continuité de la prise de données durant cinq (5) années permettra d’observer l’évolution de la santé du cours d’eau en plus de connaître l’efficacité des aménagements dans ce type de milieu qui est présent à de nombreux autres endroits en terre agricole.
Ce projet pilote, porté par AGIR Maskinongé, s’inscrit dans une vision ambitieuse : initier le rétablissement des cours d’eau linéarisés (autrefois canalisés pour des raisons agricoles) en leur redonnant une fonction écologique essentielle. Les résultats obtenus sur la rivière du Bois-Blanc ouvrent la voie à d’autres interventions similaires ailleurs sur le territoire.
Partenaires
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Excavation Éric Vincent
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Excavations Lemyre et Fils
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Ferme Cristallina inc. – Michael Jeker
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Ferme Denis Massé et Fils inc. – Hugo Massé
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Ferme Gilbert Vermette inc. – François Vermette
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Ferme Gilles et Sylvain Laurent inc. – Sylvain Laurent
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Ferme Laurendeau inc. – Stéphane Laurendeau
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MRC de Maskinongé
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Municipalité de Maskinongé
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Phytocoterra Végétalisation
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RAPPEL
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T2 Environnement
Échéancier
2021-2025
Financement
Ce projet a été réalisé grâce à la participation financière de :
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Programme Affluents Maritime du Fonds d’action Saint-Laurent, coordonné par le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ), ainsi qu’au soutien financier du gouvernement du Québec dans le cadre d’Avantage Saint-Laurent, la nouvelle vision maritime provinciale
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Programme pour la conservation du lac Saint-Pierre de la Fondation de la faune du Québec en partenariat avec le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)
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Programme Interactions communautaires, lié au Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026, et mis en œuvre par les gouvernements du Canada et du Québec
Le MELCCFP a apporté son soutien financier ou son expertise à ce projet ; toutefois, les idées et les opinions formulées dans ce document sont celles du ou des organismes signataires.




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