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Territoire

Portait général

Avec une superficie de 143 km², le sous-bassin versant de la partie aval de la rivière Maskinongé compte 58 lacs et 944 hectares de milieux humides cartographiés. Les chutes de Sainte-Ursule marquent le passage entre les Laurentides méridionales et la plaine du Saint-Laurent. En aval des chutes, la rivière Maskinongé retrouve une vallée dont les parois sont faites d’argile de plus en plus fine, avant de se jeter dans le fleuve Saint-Laurent.

Dans cette zone, on trouve le bassin de drainage de l’Ormière, une rivière qui traverse presque exclusivement les terres agricoles avant de rejoindre la rivière Maskinongé. À l’ouest de la rivière Maskinongé, la rivière du Bois-Blanc prend sa source dans le piémont laurentien, puis traverse la plaine agricole avant de se jeter directement dans le fleuve. À l’est de la rivière Maskinongé, on retrouve plusieurs ruisseaux qui s’écoulent également vers le Saint-Laurent, dont le ruisseau Charles-Jacques.

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Milieux naturels protégés

 

En aval des chutes, une réserve naturelle privée existe depuis 2010. Ce secteur est encore boisé malgré la proximité des terres agricoles. Il est connecté avec les massifs forestiers au sud de Saint-Didace et ceux au nord de la rivière Maskinongé. Cependant, le sous-bassin versant aval est largement déboisé au profit des grandes cultures. Les massifs forestiers qui s’y trouvent sont principalement situés au nord du sous-bassin versant (piémont laurentien) dans les coulées argileuses et le long du fleuve. Il existe donc une rupture de connectivité des massifs forestiers entre le nord et le sud du bassin versant. Cependant, si les rives des cours d’eau étaient reboisées, il serait possible de créer des corridors forestiers qui assureraient cette jonction entre le nord et le sud.

Les milieux naturels d'intérêt dans le sous-bassin versant aval de la rivière Maskinongé

Agriculture

Le secteur agricole occupe la majorité du territoire, alors que les secteurs boisés représentent seulement 18 % de la superficie du sous-bassin versant. L’agriculture a non seulement modifié les paysages, mais également le réseau hydrographique. En effet, les terres cultivables se situent dans les alluvions des cours d’eau et des lacs, donc près de ces derniers. Le développement de l’agriculture durant la colonisation a nécessité non seulement le déboisement des terres, mais aussi l’assèchement de ces dernières, souvent marécageuses ou situées dans des plaines d’inondation.

Les cultures ayant le plus de conséquences négatives sur la qualité de l’eau sont les cultures annuelles, notamment le maïs, souvent planté en rotation avec le soya.  Dans le sous-bassin versant, les grandes cultures sont majoritaires.

 

Nos observations des pratiques culturales nous amènent à penser que le travail réduit du sol est de plus en plus utilisé par les agriculteurs. D’autre part, nous constatons de la part des exploitants agricoles que nous côtoyons une prise de conscience de la nécessité d’améliorer les pratiques pour diminuer l’impact sur l’environnement. Il faut également souligner l’implication des agriculteurs du sous-bassin versant de la rivière l’Ormière dans un projet de bandes riveraines réalisé en 2015. Nous avons également deux projets en cours avec les agriculteurs du sous-bassin versant de la rivière du Bois-Blanc : un projet de réduction de la pollution diffuse et de l’érosion d’origine agricole dans la rivière du Bois-Blanc et un projet de laboratoire vivant avec Agri-Canada.

Comité aviseur de la rivière Maskinongé aval

Territoire

Biodiversité

Biodiversité

Les champignons

Le Parc des Chutes de Sainte-Ursule renferme de nombreuses espèces de champignons, dont plusieurs sont rares. Un premier inventaire a été réalisé en 2012 par le Cercle des mycologues de Montréal. Le Fongarium du Cercle des Mycologues de Montréal (CMMF) et l'Institut de Recherche en Biologie Végétale (IRBV) de l'Université de Montréal ont également organisé un mycoblitz le 9 août 2017, au Parc des Chutes.

Les poissons

Certaines espèces de poissons du lac Saint-Pierre remontent les tributaires pour se reproduire ou s’alimenter. La rivière Maskinongé compte une occurrence historique de méné d’herbe et de chevalier cuivré. D’après des membres du comité aviseur du sous-bassin versant aval, on pêchait autrefois l’anguille et l’esturgeon dans la rivière Maskinongé. Cette portion de la rivière a donc été riche en biodiversité. La plaine inondable du lac Saint-Pierre, qui représente des habitats de reproduction importants pour les poissons, est en partie couverte par des terres agricoles cultivées. On estime la perte d’habitats entre 30 et 60 % dans le littoral du lac Saint-Pierre sur le territoire de la ZGIRE de la rivière Maskinongé.

 

L’inventaire le plus récent dans le sous-bassin versant de la partie aval de la rivière Maskinongé montre une présence de 16 espèces de poissons, 15 indigènes et 1 non indigène au Québec.

 

Tableau I. Poissons présents dans la rivière Maskinongé depuis les chutes Ste-Ursule jusqu’au lac St-Pierre (M) et dans la rivière l’Ormière (O) *  espèce non indigène

Source : Mongeau  et coll. (1981) Les poissons du bassin de drainage de la rivière Maskinongé ; Enviro-Guide A.L. (2011) Rapport de caractérisation de l’ichtyofaune pour la portion du ruisseau Georges-Lafrenière située entre le rang Lafrenière et le lac Maskinongé, Mandeville.

Les espèces exotiques envahissantes

 

En 2018, AGIR Maskinongé a réalisé un inventaire sommaire de la renouée du Japon sur le territoire de la MRC de Maskinongé. La renouée du Japon est présente notamment à Saint-Justin et Maskinongé, principalement au bord des cours d’eau, où elle affecte la qualité des milieux riverains. Elle ne permet pas une bonne stabilisation du sol et empêche les autres végétaux de pousser. En rive, elle accentue donc les phénomènes potentiels d’érosion.  Dans des secteurs à risques élevés de glissements de terrain, elle accentue la problématique.

Qualité de l'eau

Apports en phosphore 

 

Les charges en phosphore apportées au lac Saint-Pierre entraînent le développement d’algues filamenteuses à l’embouchure de la rivière Maskinongé. Les algues filamenteuses consomment l’azote nécessaire à la croissance des herbiers aquatiques, ce qui entraîne leur disparition. À la place, ce sont des cyanobactéries capables de fixer l’azote atmosphérique qui prolifèrent.

Il s’ensuit une modification des habitats et une diminution des poissons qui vivent et se reproduisent dans les herbiers aquatiques. C’est le cas de la perchaude, qui fait l’objet d’un moratoire sur la pêche depuis 2012 en raison de la diminution de ses stocks dans le lac Saint-Pierre. La diminution des charges en phosphore et en sédiments apportées par la rivière Maskinongé au lac Saint-Pierre est donc importante.

La rivière l’Ormière est de très mauvaise qualité, notamment en raison des concentrations très élevées de matières en suspension, mais également des concentrations en phosphore et en coliformes fécaux. Les concentrations en phosphore total sont toujours supérieures à la limite de protection de la vie aquatique. Les turbidités sont très élevées et l’eau est de trouble à opaque au niveau de l’embouchure de l'Ormière. Compte tenu de l’occupation du sol de son bassin versant, essentiellement agricole, c’est une pollution d’origine agricole qui est majoritairement en cause. 

Photographie aérienne de l'embouchure de l'Ormière dans la rivière Maskinongé
Photographie aérienne de l'embouchure de l'Ormière dans la rivière Maskinongé

Rivière l'Ormière

Rivière Maskinongé

Contamination par les coliformes fécaux

En amont, l’eau de la rivière du Bois-Blanc est claire et peu concentrée en phosphore. Par contre, elle est très contaminée en coliformes fécaux en été. La contamination par des eaux usées ou des matières fécales est avérée. La zone située en amont est une zone boisée avec des résidences permanentes et des chalets. Cette contamination laisse supposer que les systèmes individuels de traitement des eaux des chalets et des maisons de ce secteur ne sont pas aux normes.

Près de son embouchure dans le fleuve Saint-Laurent, après avoir traversé la zone agricole, la rivière du Bois-Blanc est très chargée en matières en suspension et les concentrations en phosphore et en azote ont fortement augmenté. La contamination d’origine agricole est donc très importante dans ce cours d’eau. Par contre, les concentrations en coliformes fécaux sont moindres, même si elles restent élevées. La baisse des coliformes fécaux dans le secteur agricole confirme l’origine résidentielle de la contamination en amont.

Qualité de l'eau
Usages de l'eau

Usage de l'eau

Eau potable

 

La majorité de l’approvisionnement en eau potable dans ce sous-bassin versant se fait par des réseaux d’aqueduc :

 

1. Réseau d’aqueduc de la Régie de Grand Pré

La Régie d’aqueduc de Grand Pré est née d’une entente entre différentes municipalités afin d’exploiter adéquatement les puits municipaux disponibles et répartir l’eau en fonction des besoins respectifs de chaque municipalité. L’entente entre les municipalités prévoit une quantité maximum d’eau consommée par jour pour chaque municipalité. 

 

Deux puits sont situés dans les limites de la ZGIRE. Ces puits alimentent des réservoirs situés à Saint-Édouard-de-Maskinongé, où l’eau est ensuite redistribuée aux municipalités du secteur. Les puits sont en nappe libre ou semi-captive. Les aires de protection virologiques des puits présents sur le territoire de la ZGIRE couvrent une sablière, où des sources de pollution potentielles sont présentes, notamment par des hydrocarbures utilisés pour la machinerie.

2. Réseau d’aqueduc de la coopérative du Bois-Blanc

On compte trois réservoirs situés essentiellement le long de la rivière du Bois-Blanc. Ces trois réservoirs sont alimentés par plusieurs puits à jaillissement naturel, ce qui signifie qu’ils puisent l’eau en nappe captive.​ Les zones de protection bactériologiques et virologiques définies recouvrent des champs cultivés. Le périmètre de protection bactériologique devrait au moins être délimité afin d’éviter un épandage accidentel de fumier ou de pesticide à l’intérieur de cette zone.

Selon le président de la Coopérative du Bois-Blanc, certains réservoirs sont à la limite de leur capacité d’approvisionnement. Plusieurs fermes ont donc leur propre puits, car la coopérative ne serait pas en mesure de leur fournir les volumes d’eau nécessaires. Les nappes captives ont un temps de recharge plus long que les nappes libres et sont donc plus vulnérables à leur épuisement.

Niveau de l'eau

Érosion

En haut du talus qui longe la route du Pied-de-la Côte, les cours d’eau sont fortement encaissés au fond de vallées dont les berges sont formées d’argiles. De nombreuses coulées argileuses, toujours actives, montrent la fragilité des rives. Les décrochements y sont fréquents. On trouve aussi des zones à risques le long de la rivière du Bois-Blanc au nord du Pied-de-la-Côte. Les talus sont en effet élevés dans ce secteur. Les apports de sédiments à la rivière générés par cette érosion provoquent une augmentation des apports au lac Saint-Pierre, l’envasement des frayères éventuellement présentes et une perte d’habitats aquatiques.

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Culture en zone inondable

La zone inondable de récurrence 0-2 ans couvre une superficie importante dans la ZGIRE de la rivière Maskinongé et comprend des terres en cultures annuelles. L’eau du fleuve Saint-Laurent vient inonder une partie de ces terres, entraînant des sédiments. D'après les membres du comité aviseur, il y a aussi des champs agricoles en zone d'intervention spéciale (ZIS) le long de la rivière Maskinongé.

Zones inondables du lac Saint-Pierre dans le sous-bassin versant aval de la rivière Maskinongé
Niveau de l'eau
Changements climatiques

Changements climatiques

Le tableau suivant résume les problématiques qui pourraient être créées ou accentuées par les changements climatiques dans le sous-bassin versant de la rivière Maskinongé aval.

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